Sodiaal L’ambition d’être le moteur de la filière
Souvent pointé du doigt pour tirer la filière vers le bas, le prix du lait de Sodiaal reste bien orienté et la coopérative entend rester intransigeante sur le paiement de la matière première agricole.
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Organisée par Sodiaal-Nord, la réunion d’information annuelle a été l’occasion de revenir sur la situation des marchés de la coopérative et sur les perspectives de prix du lait de 2024. Les représentants des sections locales ont d’abord rappelé la hausse du prix TPC/TQC payé aux producteurs de 31,7 % en deux ans, passant de 434 à 448 € en 2023. Une dynamique qui s’explique par les hausses obtenues en 2023 sur les PGC sur le marché intérieur, et par l’évolution d’un mix-produit désormais moins sensible aux cours des produits industriels.
Ainsi, dans la nouvelle formule de prix, la part de la valorisation beurre-poudre pèse désormais 15 % (-5 %), celle de la RHF et des clients BtoB, 38 % (-2 %), tandis que celle des PGC vendus en GMS passe de 40 à 47 %. La valeur de ces derniers est définie à 50 % par le prix de revient des producteurs et à 50 % par le prix de vente industriel. « Aujourd’hui, Sodiaal est plutôt une entreprise fromagère, souligne Luc Verhaeghe, représentant de la section Nord-Ardennes et administrateur national. Ce choix stratégique d’aller vers un débouché plus sécurisé sur le marché intérieur explique la bonne dynamique de 2023, même si ce n’est pas si simple, comme le montrent les négociations en cours avec une GMS qui réclame des baisses de tarifs. Notre volonté est de rester ferme sur la rémunération de la matière première agricole à hauteur de 500 €. »
À l’heure où nous bouclons la revue, les négociations auraient ainsi abouti avec les enseignes Système U et Auchan, tandis qu’elles patineraient avec Carrefour et seraient particulièrement difficiles avec Intermarché et Leclerc.
Tenir les prix en 2024
Jusqu’au 31 janvier, l’enjeu porte sur les marques. Puis viendront les négociations pour les MDD, avec la menace d’un approvisionnement en lait issu d’autres pays européens. Elles pèsent tout de même 50 % du débouché PGC et ont gagné 2,8 points de part de marché en 2023. Le risque de perdre des parts de marché face à des concurrents moins- disants est certes identifié, mais les représentants de la coopérative refusent de mettre le doigt dans l’engrenage de la baisse des prix et affichent leur volonté de tirer la filière vers le haut. « On nous a longtemps reproché d’en être le boulet, nous voulons maintenant être le moteur, lance l’un d’entre eux. Notre rôle de première coop de France est aussi de contribuer au dynamisme agricole. L’objectif est de maintenir au minimum le niveau de prix de 2023 que l’on estime nécessaire pour la continuité de l’élevage. »
À l’heure où les prix allemands et celui des produits industriels se stabilisent à un niveau moyen, cet objectif semble se dessiner pour 2024, après une campagne où la collecte globale de Sodiaal a reculé de 2,9 %.
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